La Jarrerie : Ancien monastère reconverti au XIXème siècle en conserverie de grosses jarres pleines d’olives

Il n’est pas aisé de trouver un restaurant ouvert faisant suite au réveillon de la Saint Sylvestre. Beaucoup d’entre eux ferment pour deux ou trois mois avant de reprendre une nouvelle saison estivale.

Depuis 1978, un restaurant bien connu de la clientèle locale

Maman qui fête ses 90 ans en ce 04 Janvier 2018, il me fallait trouver un restaurant à la hauteur de l’événement, mais aussi dans un lieu pas trop éloigné de son domicile et adapté à sa mobilité réduite. Pas de marche d’escalier, un stationnement au pied du restaurant, sans faire trop de route pour ne pas la fatigué. Avec tous ces critères, la tache devenait plus compliqué. 

Le charme des vieilles pierres qui ont une histoire

Hors, il se trouve qu’un restaurant sur lequel nous avons fait le mariage de notre fille cadette, convient parfaitement à ces références. Il est situé à Bar sur Loup, le village ou est né l’Amiral Comte de Grasse, héros de l’indépendance américaine.

Le bouquet de fleurs des petites princesses...

Bar sur Loup, petit village de l’arrière pays, capitale de la bigarade (orange amère) accueille un restaurant bien connu des gastronomes avertis: La Jarrerie. Cet établissement est le gage du bien manger et donc sans souci pour fêter un événement. D’ailleurs la jarrerie a obtenu le « Wedding awards 2016 ». Il est facile de se laissez envouter par l’ambiance raffinée de ce lieu emprunt d’histoire.

Au XIIe et XVIIe siécles, dans la lignée de la reforme Catholique, les ordres religieux se multiplient en France. La plupart d’entre eux se consacrent à l’enseignement et à l’assistance. Les soeurs Trinitaire, institutions crée au XVIIe siècle se firent alors au Bar Sur Loup ou elles fondent un hôpital dont elles assurent la direction. Leur chapelle est encore visible, attenante à l’ancien établissement, au coeur du village.

Mamma Giordano avec ses deux petites filles, Jessica et Laetitia

Le bâtiment dans lequel est aménagé le restaurant « la Jarrerie » laisse pensée par son architecture et son agencement qu’il s’agit bien d’un ancien couvent édifié sur le chemin de Grasse à Vence pour y accueillir les voyageurs et autres pèlerins. L’accueil et l’hospitalité restaient une constante des congrégations religieuses de l’époque.

et ses arrières petits enfants: Nathan, Celia, Clemy

L’intérieur de l’édifice est constitué d’un bel appareillage en pierres de Caille parfaitement jointoyées. Les grandes salles éclairées de larges baies légèrement ébrasées en plein cintre s’ouvrent sur une terrasse ombragée par des platanes séculaires.

Les cheminées monumentales évoquent le temps ou les voyageurs se réchauffaient après un long parcours à pied ou à cheval, en prenant leur repas avant de reprendre la route. Après la révolution et la vente des biens du clergé, le bâtiment conventuel est vendu à un particulier qui le transforme en fabrique de jarres pour la conservation de l’huile et des olives dont Grasse et Nice furent les deux plus grandes villes de l'oléiculture du Sud de la France.

Le nom de « Jarrerie » est alors donné au lieu qui le conservera au fil du temps. L’huile d’olive revêt une importance primordiale dans la vie économique de la région grassoise. Cent cinquante moulins à huile existent à Grasse au XIXe siècle. La production était acheminé dans le monde entier via le port de Nice (Grasse possède l'AOP huile et olive de Nice).

La salle des mariages.. (on aperçoit une presse à scourtins à gauche de la cheminée) 

A la fin du XIXe siècle, le bâtiment est à nouveau vendu à un certain Felix Chommeret, scientifique et parfumeur qui crée une eau de Cologne plus connu sous le non « d’Eau d’Alsace » composée de 32 essences naturelles de plantes de montagne de l’arrière pays grassois. Le distilloir, la salle de réception des fleurs, le laboratoire et la salle de flaconnage occupaient l’ensemble des locaux qui nous accueillent aujourd’hui.

Comme à Grasse, les anciens couvent forment de vastes structures ou les parfumeurs peuvent s’installer avec leurs matériels et leurs alambics. En 1978, après quelques années d’abandon, le lieu se transforme en restaurant tout en conservant le nom de « Jarrerie ».

La Jarrerie est un lieu chaleureux ou il fait bon faire escale et prendre le temps de savourer les saveurs culinaires. Harmonieusement décoré entre tradition et modernité, le restaurant est entièrement consacré, aux plaisirs des arts de la table.

C’est donc quatre générations qui se retrouvent pour l’anniversaire des 90 ans de "Mamma Giordano". Ses deux petites filles et ses trois arrières petits enfants ont contribué à son bonheur pour cette merveilleuse journée.

Le menu tradition de la jarrerie est composé d’amuse bouche et verrine pour l’apéritif. Certains ont pris une salade Cesar aux crevettes, d’autres ont choisi la salade Jarrerie au foie gras de canard  et son magrét fumé et gésiers confits. Viens ensuite une petite fraicheur digestive que l’on appelle d’habitude le Trou Normand.

Puis on passe au plat principal ou la encore chacun avait le choix de ses gouts: Filet de boeuf « Simmental » jus corsé au Porto et ses pommes grenailles rissolées ou le Magret de canard de la ferme gersoise rôti en croute de pain d’épice et miel ou bien comme votre serviteur qui a choisi un filet de Saint Pierre et son risotto au champagne.

Une sélection de fromages Saint Nectaire pour continuer et les gourmandises du pâtissier ou j’ai choisi le café gourmand. Tout cela accompagné par un Château Minuty Rouge et un Château Minuty Blanc. Le serveur offrira des roses rouges aux dames et aux petites demoiselles….

C’est une adresse incontournable pour ceux qui veulent être sur de bien festoyer. C’est une cuisine simple, mais très bonne et bien présentée. Il est à noter des plats qu'on ne trouve plus souvent dans les restaurants, et qui pourtant font le régal des convives. 

Le service est très agréable, avec beaucoup de gentillesse, ce qui fait qu'on passe un excellent moment. L'endroit possède une âme et un charme certains ce qui n’est pas négligeable pour ceux qui veulent associer gastronomie et lieu typique.

Clemy a été très sage à table comme sa soeur et son cousin d'ailleurs !

Tous mes voeux de santé, Maman, pour cette année 2018. Tanti auguri di buona salute...

Le repas de la veille de Noël, « Lou gros soupà » est servi sur une table recouverte de trois nappes blanches. La nappe blanche est marque de grand cérémonial, de fête et signe de pureté. Au moment de partir à la messe de minuit, la table reste mise avec ses 13 desserts, on prend soin, alors, de relever les quatre coins des nappes afin d’empêcher les mauvais esprits d’y grimper et de jeter des sorts aux victuailles. En effet une communion avec les disparus s’instaure ce soir là et on sait que, lorsque la pièce principale où est dressée la table sera vide, les âmes des défunts viendront à leur tour partager les desserts.

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