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Une villa à coté du manoir Belgrano et le château Valrose (Université de Nice)
Il faut tout d’abord rappeler que Nice, à l’origine, était une terre italienne. C’est ici que naissent ces traditionnelles façades peintes aux couleurs vives : rouge, ocre, roses, parfois bleues ou vertes, souvent artistiquement agrémentées de trompe-l’œil.
La cathédrale Saint Nicolas
Une autre influence va se combiner avec la précédente : celle de Gênes et de la Ligurie voisine, fruit de relations commerciales ou familiales fortement présentes. Car si Nice est italienne, elle est surtout Génoise et Ligure.
Le château de l'Anglais que les niçois appellent "la meringue"
Du XVIIᵉ siècle à nos jours, ce sont trois palettes, de couleurs différentes, qui correspondent aux principaux styles de l’architecture de Nice. Le premier style désigné comme « niçois » s’inspire du néo-classique, et trouve son origine aux mains des différents architectes turinois de l’époque.
Le Palais Fomitcheff ou vécu l’écrivain Gaston Leroux
Le Palais du Parc Imperial
Ces bâtiments se caractérisent par des ornements sobres, pour laisser place à des couleurs assez vives. Dès la fin du XIX° siècle jusqu’en 1914, on voit naître les couleurs de l’architecture « éclectique ». Surnommée aussi la Belle Époque, elle représente le développement urbain.
Façade décorative dans le vieux Nice
Les ornements sur les bâtiments sont plus élaborés, mais les couleurs, elles, sont plus sobres. Enfin, les couleurs refont leur apparition dans la période d’après-guerre. L’architecture de style « Art déco » s’impose à Nice. À partir du début des années 20, les architectes adoptent une nouvelle vision de leur travail.
L’ Alhambra Palace
On retrouve des fenêtres qui rythment les façades, des ornements géométriques ou d’inspirations florales stylisées, et enfin plusieurs possibilités de colorations. On utilise des tons camaïeu ou pastel, pour différencier les façades des décorations. Des teintes blanches ou crèmes pour les bâtiments plus complexes ou importants, par leur taille.
Enfin une teinte uniforme d’un ocre assez soutenu, pour les immeubles plus petits. Dès que l’on passe sous les voûte en pierres, les ruelles de la vieille ville, de la Promenade des Anglais ou du Bd Médecin sont présentés les différents mouvements architecturaux qu’offre Nice: le style liguro-niçois, le style éclectique, le style orientaliste, le style Art déco, le style mouvement moderne…
Le palais de la reine Victoria "Excelsior Palace"
Le palais de Marbre (archives municipales de Nice)
C’est ainsi que l’on découvre les sublimes bâtisses et villas typiques niçoises, témoignant de ces divers mouvements. Balustrades, consoles, frontons et colonnes se mêlent ainsi sur les façades niçoises pour des résultats atypiques et surprenants.
Sur la Promenade des Anglais
La villa Valrose
Jaunes, rouges, roses… Clin d'œil à l'Italie sans nul doute, mais c'est également le résultat d'une évolution architecturale forte dans la ville. L’âme d’une ville se ressent à travers une mosaïque d’images et d’architecture… Somptueux hôtels, palais à flanc de colline, magnifiques villas…
L’immeuble la Rotonde s’élève jusqu’à la frise en mosaïque sommitale qui intègre des tesselles dorées
Symbole de joie et d’opulence, l’architecture de Nice se caractérise par son faste et son mélange de styles. Faut dire que Nice est une ville riche en histoire et en culture. La cité des Anges, c’est 3 millénaires d’histoire depuis l'antiquité et cela se reflète dans son architecture.
L’hôtel unique et intemporel le Negresco. La légende raconte qu'Henri Negresco y fait construire une coupole rose ayant la forme du sein de sa maîtresse
Le palais Massena
L'architecture de Nice est un mélange parfait de passé et de présent. Ville lumière de la Côte d’Azur, elle a un pouvoir de séduction qui va bien au-delà de ses paysages spectaculaires. Elle propose une extraordinaire palette architecturale qui couvre tous les courants et toutes les âges, mais a su préserver un héritage inestimable de 600 édifices construits dans le style Art Déco et Années Folles…
Le palais Juliette
C’est à Nice qu’ont laissé leurs empreintes toutes les plus grandes figures artistiques. La couture avec l’élégance de Coco Chanel, la danse avec l’exubérance de Joséphine Baker, la musique avec la frénésie du jazz et du charleston, la littérature avec Francis Scott Fitzgerald et son héros Gatsby le Magnifique.
L'église Jeanne d'Arc
Chateau Napoleon
Alors bien sur l’architecture va avec la légende de ses icônes du XIXe ou du XXe siècle. Dans le patrimoine architectural niçois, l’esthétisme, les formes épurées et géométriques, les ligne droites et les courbes maitrisées, les motifs fleuris en mosaïque, les portails et métal et fer forgé s’offrent aux regards des passants, à tous coins de rue.
Le Palais de la Mediterranée
Promenade des Anglais, Quartier des Musiciens, Boulevard Victor Hugo, Rue de France, Boulevard Gambetta, Place Alexandre Médecin ou encore Avenue Saint-Lambert… Partout, il nous suffit de lever les yeux pour que la magie opère !
La villa Rachel et la villa Alexandre
La cité est capitale européenne de villégiature hivernale au XIXé siècle, les têtes couronnées et les personnalités s’installent pour profiter de la douceur du climat azuréen. Pour y établir leurs quartiers, ils construisent des palais et maisons de maître selon le style Belle Époque.
La villa Paradisio a remplacé la villa Médicis de Rome pendant la guerre (Academie de France, Prix de Rome)
Un style architectural qui se caractérise par l’éclectisme avec l’emprunt d’éléments architecturaux anciens (classique, gothique, baroque ou de la Renaissance…) pour composer une construction nouvelle et originale. Les façades sont extrêmement travaillées avec ornements et stucs pour impressionner les passants.
La tour-horloge de la Poste Thiers de 27 m de haut est constitué de quelques 300 000 briques de Sarzana, Italie
Des bâtiments aujourd’hui devenus résidentiels et dont certains quartiers niçois recèlent les plus beaux exemples. Entre 1710 et 1850 une ville nouvelle profite des tendances architecturales du baroque puis d’un urbanisme original marqué par un projet novateur. C’est un organisme unique dans l’Europe, le Consiglio d’Ornato qui a façonné le paysage niçois par ses habiles et fondamentales décisions.
La Poste Thiers le contraste de "l'art déco" et de la "Belle époque" se reflète dans les vitres
Pendant les cinquante glorieuses de Nice (1860-1910), s’épanouit un paysage marqué par le séjour de l’aristocratie internationale responsable d’une architecture éclectique et exceptionnelle par son ampleur.
La villa Monhi
La puissance du développement urbain fait ensuite de Nice une métropole méditerranéenne, ouverte à de nombreux courants architecturaux et devenue un modèle de Riviera pour toutes les autres régions méditerranéennes.
La villa Pollux
Le paysage niçois n’est pas seulement celui hérité de la Belle Époque à laquelle on se réfère trop souvent mais il est aussi enrichi par les initiatives dans l’art du décor et dans les techniques de construction pendant tout le 20e siècle.
La villa Prat
Le Consiglio d’Ornemento (Conseil d’Ornement) à l’époque du Royaume de Sardaigne, le conseil est créé par lettres patentes du roi Carlo Felice. Le roi Charles-Felix étant désireux de régir l’extension et l’embellissement des villes de ses États, son gouvernement prend à Turin le 24 avril 1824 une circulaire ministérielle invitant les différentes municipalités du royaume à se doter de plans régulateurs, outils de planification urbaine qui organisent le tissu urbain et imposent des prescriptions architecturales.
Le palais Kotschoubey-Thomson (musée des Beaux Arts)
C'est ainsi qu'est mis à l’étude en 1825 le plan régulateur de Nice. Or la mise en œuvre de ces plans régulateurs implique une autorité planificatrice chargée de l’action urbanistique, comme c'est le cas dans la capitale turinoise avec le Consiglio degli Edili (conseil des édiles).
En haut: L’immeuble » la Pergola » une technique à mi-chemin entre la fresque et le scraffite
La municipalité de Nice, une fois son plan régulateur fixé, met donc en place, en juin 1832, une commission chargée d’assurer la bonne exécution du plan régulateur, de veiller à son respect, d’examiner la conformité des demandes de construction mais aussi d'assurer l’actualisation du plan régulateur.
Bâtiment de la place Massena
Elle lui donne le nom et la forme du Consiglio d’Ornato. La mission du Consiglio d’Ornato est de veiller à la conservation et à l’amélioration des rues, des places, promenades et monuments publics, d’approuver les projets des nouvelles constructions à élever ou des bâtiments à construire ou à mettre à l’alignement tant à l’intérieur de la ville que dans les faubourgs.
Il est formé d'une commission indépendante de neuf notables niçois : le Premier consul de la ville, qui en assure la présidence, le juge du canton, l'ingénieur de la province, le premier riguardatore (Juge des poids et mesures et de l’hygiène), quatre conseillers municipaux. L'architecte de la ville en assure le secrétariat.
En 1860 au moment de l’Annexion frauduleuse à la France, le Consiglio d’Ornato est aboli mais sa logique continue d’inspirer l’administration municipale française. Dans la continuité de son œuvre en effet, dès 1861, les services techniques de la ville soumettent à « autorisation de voirie » tout projet de construction nouvelle sur le territoire communal, ces autorisations constituant les véritables ancêtres du permis de construire.
Plus de 600 bâtiments Arts Deco se trouvent dans le Coeur de Ville
On peut également voir dans le Consiglio le précurseur des agences d’urbanismes municipales. La vocation majeure de l'architecture italienne est de créer un décor pour la vie urbaine. Ses deux tendances fondamentales sont de prévaloir l'organisation géométrique de l'espace, les rapports de volumes, la structure, et celle qui donne la plus large place au décor, à l'animation des surfaces, aux effets de matière et de polychromie.
Dans l'art italien, une grande part revient à l'architecture civile, dont le produit le plus typique est le palais. A Nice les Palais se retrouvent dans toute la ville. Des palais privés, parfois romans, gothiques, Renaissance, baroques, rococos ou néo-classiques.
L'ancienne gare du sud
Il y a, bien entendu, des caractéristiques propres aux palais romains, toscans, génois, vénitiens, etc. L’Italie a inventé toutes les architectures possibles et Nice et l’Europe entière s’en sont largement inspirés. En témoigne l’inscription de la ville de Nice sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
A REDECOUVRIR ICI L'ARTICLE SUR L'INCROYABLE ESCALIER DU GLORIA MANSHION
DIAPORAMA ARCHITECTURE
DECOUVERTE EN VIDEO DE L'ARCHITECTURE D'UNE DES PLUS BELLES VILLES DU MONDE (CAPITALE EUROPEENNE DE LA VILLEGIATURE)