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Soso à un atelier conférence sur la Fibromyalgie organisé par la Mutuelle Générale de Nice et le Dr Hégé. Cet atelier est bien sur réservé aux patients qui sont atteins par cette maladie. Alors pendant les deux heures que dure son RDV, je me promène dans le quartier de Borriglione. C’est un quartier nord de Nice ou les touristes ne vont pas, car trop populaire à leur gout. Pourtant celui ci jongle entre ancien et moderne…. et n’est pas dénué d’intérêt. Bien évidement, on est pas sur la Promenade des Anglais. Le quartier est beaucoup moins beau, mais vous y trouverez une architecture éclectique.
Eglise Jeanne d'Arc
Le quartier s’appelle du nom d’un ancien lieutenant de Garibaldi. J’ai même retrouvé un document chez moi, ou Alfredo Borriglione avait marié mon arrière grand père à Sospel. Borriglione fut Maire de Nice de 1878 à 1886. Il fut aussi député, conseiller général, sénateur…
Eglise de style Art déco, à la fois africain et avant-gardiste
Il est hostile au rattachement du Comté de Nice à la France, proche des séparatistes niçois au début des années 1870. Il souhaite alors le retour du comté de Nice à l'Italie ou au moins conserver le caractère italien de la ville, ainsi que la nomination exclusive de Niçois à la commission municipale qui est trop souvent prise par l’occupant provençal..
Il échoue aux élections législatives de février 1871, battu par la liste du préfet Dufraisse favorisée par l'agrégation des voix entre l’arrondissements de l'ancien comté de Nice et l’arrondissement de Grasse. Les résultats débouchant sur des manifestations, Dufraisse fait arrêter les chefs de file séparatistes.
Les fresques représentent le chemin de croix
Borriglione parvient à éviter l'arrestation et se réfugie à Gênes puis Florence. Il fut le fondateur de « Il Pensiero di Nizza » journal séparatiste niçois en langue italienne. Le 8 février 1871, la liste séparatiste niçoise menée par Garibaldi remporta les élections législatives à Nice avec pour mandat impératif d’abroger le traité d’annexion de Nice par la France.
la statue de Sainte Jeanne d’Arc, en ravissement à l’écoute des Voix
N’acceptant pas le choix des urnes, la IIIème République d’Adolphe Thiers répondit à la démocratie par la force et la violence en envoyant plus de dix mille militaires à Nice, s’ensuivit 3 jours d’émeute. Un autre journal niçois en langue italienne « Le Diritto di Nizza » titrait : « Viva Nizza ! » et l’on put lire sous la plume de Guiseppe André : « … Nice a parlé ! Mais non la Nice de Pillet (agent français qui avaient truqués le plébiscite de 1860)… la Nice de Ségurane et de Garibaldi !
Le palais Valrose à ne pas confondre avec le château Valrose de l'Université de Nice
Le citoyen Dufraisse a renié Garibaldi car il est le chef du parti séparatiste; Nice a l’unanimité a voté Garibaldi, donc citoyen Dufraisse, et selon votre propre logique, Nice est séparatiste, Nice ne reconnaît pas l’infamie de 1860… ».
On connaitra la suite des événements… le génocide niçois que la république jacobine n’en parle toujours pas aujourd'hui. « Les baïonnettes françaises dans les poitrines niçoises » confisquèrent le choix démocratique des Niçois portant au suffrage les séparatistes…
L'avenue Borriglione
La gare du sud sur l'Av Malaussena
La presse étrangère, en particulier le Times, rapporta également dans ses colonnes les émeutes à Nice, évoquant également les baïonnettes (the troops charged them with the bayonet). Le Times évoquant aussi la crainte du préfet de voir les volontaires garibaldiens (retournant en Italie) de porter assistance aux insurgés Niçois, ordonna aux Garibaldiens de déposer les armes à la gare d’Antibes et leur interdirent de s’arrêter à Nice.
Immeuble art déco sur le boulevard
Le préfet fit arrêter plus de deux cent personnes dont beaucoup de notables : avocats, négociants, commerçants : ils furent traînés sur les bateaux ancrés à Villefranche. Beaucoup de Niçois furent déportés dans des prisons lointaines où assassiner.
Dufraisse n’en resta pas là, il lança un mandat d’arrêt contre Borriglione, candidat séparatiste non élu, qui réussit de justesse à s’enfuir à Gênes… Au pied de la colline de Cimiez, Borriglione, aussi connu des Niçois comme le quartier de la Libération, se distingue de ses voisins très huppés par ses immeubles et sa populations mixés.
Malgré sa situation idéale, il garde des accents populaires et une animation bon-enfant qui donnent une impression de village. Une vie de quartier à laquelle ses habitants sont très attachés ! Je commence mon itinéraire par l’église Jeanne d’Arc, car c’est ici que je gare la moto.
Vers la place de la Libération
Sa construction commence en 1913 pour s'achever en 1933. L'édifice a reçu le label « patrimoine du XXe siècle ». Le clocher haut de 64 mètres, à flèche élancée et ajourée, représente le cierge pascal. Réalisées entre 1934 et 1935, les fresques intérieures d'Eugène Klementieff représentent les stations du Chemin de La Croix et s’inspirent du cubisme russe.
Derrière la gare du sud, les immeubles construit par Vinci
L'église est quelquefois surnommée la « meringue » en raison de sa couleur blanche. Je continue ma promenade vers le marché de la Libération. Entre la rue Théodore de Banville et l'avenue de Valrose, Borriglione-Libération se déploie autour de l'avenue Alfred Borriglione, au nord du centre-ville de Nice.
La halle métallique et son intérieur
Ses habitants expliquent que la situation du quartier est idéale à plus d'un titre. Tout d'abord, Borriglione est à deux pas de la gare SNCF, avenue Thiers, et de la gare urbaine et touristique des Chemins de fer de Provence, rue Alfred Binet. Le tram le dessert également, en remontant l'avenue Alfred Borriglione et le reliant à tout le centre-ville.
Le train des Pignes des chemins de fer de Provence
Borriglione se caractérise par un taux un peu plus élevé de logements sociaux que dans le reste du centre et surtout par le grands choix et la forte diversité d'habitations. Dans le bas de l'avenue Alfred Borriglione et dans la rue Joseph et Xavier de Maistre, on trouve ainsi de magnifiques immeubles bourgeois du XIXe siècle, en pierre apparente, avec frises et décors de stuc, dans les couleurs ocre et pastel typiquement niçoises.
Ancien garage station toujours en activité
Kiosque à Socca
En remontant vers le nord, certaines rues se font plus populaires avec des immeubles plus modestes et plus récents, avenue Cyrille Besset ou rue des Roses, par exemple. Mais ils gardent toujours un certain cachet et sont remarquablement entretenus. Enfin, une des constantes de Borriglione que les résidents adorent, est l'omniprésence des commerces de proximité.
La villa Capucine coté Bd Borriglione
L'avenue Alfred Borriglione est un très bon exemple de cette animation quotidienne et des services très variés. Moins connu des visiteurs que les quartiers voisins de la Vieille Ville, de Cimiez ou de Mont-Boron, Borriglione-Libération est un quartier nord qui a su conserver une touche populaire malgré la pression immobilière.
Villa dans des rues parallèle
Enfin, je passe par l’ancienne gare du sud. Haut lieu de la vie niçoise et témoin architectural de l’histoire de la ville, la Gare du Sud a cessé toute activité fin 1991. Elle reprend le style architectural caractéristique de la Belle Époque, avec des inspirations de Gustave Eiffel.
On voit la pointe de l'église Jeanne d'Arc
Son allure majestueuse et sa structure en fonte lui confèrent une aura d’élégance et de grandeur, reflétant l’ambition initiale des Chemins de Fer de Provence, « 500 km de rails jusqu’au coeur des Alpes ». Sa voûte métallique culmine à dix-huit mètres de haut. Aujourd’hui, elle est devenu la bibliothèque Raoul Mille et une halle gourmande de Renato & Gio Irea les fondateurs d'IT Trattoria « Mediterraneo » la gastronomie italienne.
Sur le bd Garnier
Le quartier s’est modernisé avec un cinema multiplexe de neuf salles, une résidence étudiante, des salles de sport, des commerces et restaurants ainsi que l’extension d’un supermarché et la rénovation de la halle métallique , les immeubles ont d’immenses toits-terrasses avec une très belle altérité digne des célèbres rooftops new-yorkais.
Art déco et Belle Epoque
Le lieu de vie est un peu plus branché. L’architecture reprend tous les codes de l'atmosphère et de l’art de vivre de la Riviera en y associant l’animation, le patrimoine, le végétal et l’architecture contemporaine. je flâne sur l’esplanade piétonne, et je découvre des boutiques uniques aux noms toujours à consonance italienne.
Villas dans les rues parallèle
L’ancienne gare du sud est aujourd’hui un véritable symbole de la réussite de la réutilisation urbaine. C’est un lieu incontournable pour les Niçois de souche ou ceux d’adoption. Un endroit où l’on peut savourer l’art de vivre méditerranéen.
La nouvelle gare des chemins de fer de Provence se trouve juste derrière. C’est de cet endroit que part le fameux « Train des Pignes ». Il attire chaque année 10 millions de visiteurs pour se rendre jusqu’a Digne les Bains dans les Alpes de Haute Provence.
Les fresques de la villa
Je termine la visite par le marché de la Libération. Si vous êtes sensible à l’ambiance bon enfant des marchés locaux, le marché de la Libération saura vous séduire. C’est bien sur un marché beaucoup moins touristique que celui du Cours Saleya dans le Vieux Nice.
Les Roof Top sur les toits
Tôt le matin, les maraîchers, poissonniers et autres producteurs de Nice et ses environs dressent leurs étals. Les légumes et les fruits frais avoisinent, les olives, le miel, les fromages mais également les fleurs aux couleurs chatoyantes et les poissons fraîchement pêchés dans la Méditerranée.
A Nice 70% des restaurants sont italiens ou d'origine italo-niçoises
Sentez, goûtez… C’est une ode à Nice et à sa région, une invitation à la gourmandise. Le marché accueille également les “Docks de la Riviera”, une cité marchande typique où sont réunis sous un même toit fromager, boulanger, boucher charcutier, brasserie et épicerie fine. Borriglione est un quartier authentique, une sorte de village dans la ville ou l’esprit niçois sens bon la convivialité….
Diaporama du marché de la Libération
Il est midi et il est temps que je retourne aux locaux de la Mutuelle Générale (Ex MGPTT) car Soso doit avoir terminé la conférence avec le Dr Hégé. Il y a peu de médecin en France qui sont spécialisés dans cette pathologie. La France est extrêmement en retard par rapport, à l'Angleterre, l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et les USA. C'est une belle initiative de la Mutuelle Générale ce RDV.
La conférence se termine, tout le monde en va de sa question. La Mutuelle termine la matinée par un apéro buffet. On se parle du bon vieux temps avec des collègues à la retraite. Comme beaucoup, ils sont rentrés à la Mutuelle des PTT en 76. Ce fut trés convivial avec le sentiment de retrouver ce bon état d'esprit des années 70. Ce qui est trés rare de nos jours !
Les enseignes du quartier Borriglione et l'identité italo-niçoise
*En Médecine, certains symptômes dont on ne comprenait pas bien la cause jusqu’ici sont appelés symptômes inexpliqués; on parle aussi de symptômes fonctionnels. Il s’agit de la fibromyalgie.
DIAPORAMA BORRIGLIONE
il nostro paese non è la Francia