Combien de fois,  suis je passé devant ce château en venant de Golfe Juan, tout en me dirigeant vers  cannes, je me  faisais souvent la réflexion : ce n’est pas Dieu possible d’avoir abandonné cette si belle demeure !
Le Château Robert  est visible depuis la route et quiconque l'aperçoit ne peut s'empêcher de marquer un arrêt devant tant de grâce et d'élégance.
Cette résidence à l'altière beauté cultive un charme délicieusement exotique et si elle fut, en son temps, la plus raffinée des "villégiatures" de la riviera, elle demeure, à ce jour, l'une des plus mystérieuses.

Construite à la fin du 19e siècle, elle fut la propriété de Ferdinand Dervieu, ancien maire de Vallauris (la cité des potiers, de Picasso et de Jean Marais), du baron Pierre de Casters, puis de l'un des pionniers de l'industrie automobile, Emile Jellineck, dépositaire du label qu'il baptisa du nom de sa fille: Mercedes. Rappelez-vous, je vous avez raconté l’histoire de ce personnage qui repose au cimetière du château de Nice à l’origine de la célèbre marque allemande.

Ensuite, le château et son parc ont été annexés à un domaine voisin (Villa de l'Horizon, ancienne propriété fastueuse de l'Aga Khan) par la famille du roi Fahd d'Arabie Saoudite, sans doute séduit par son style oriental. Aujourd’hui l’acquisition de cet inestimable joyau  s'endort dans une douce léthargie ou plutôt meurt dans l’oubli total.

 Ce palais ou transparait l'influence mauresque est au centre d’un parc d’une quinzaine d’hectare qui est devenu une véritable foret vierge. Comment le roi Fahd a-t-il pu abandonner une propriété pareille et pour quelle raison ? Ces gens possèdent des fortunes tellement colossales qu’ils ne respectent même plus les monuments anciens qu’ils ont achetés. Par caprice ou pour de nouvelles envies sur d’autres destinations inédites, ils abandonnent des chefs d’œuvres…

Tout d’un coup, j’aperçois que l’entrée du domaine est ouverte, sans hésiter une seconde, je laisse ma moto au bord de la route et j’entreprends de traverser le parc à pied, non sans mal car la foret de mimosas, d’eucalyptus, de palmiers et autres yuccas ont envahit les lieux dans le plus pur style façon « foret vierge amazonienne ».

J’arrive à me frayer un chemin jusqu’au pied de l’édifice. Malheureusement pour des questions de sécurité, l’enceinte du château a été clos par de très  hautes barrières. Les murs ont été tagué, et les squatters avaient du élire domicile. C’est pour cette raison que la municipalité a du décider de tout barricader, car certaines façades et toitures du château ont l’air de vouloir s’effondrer, les planchers des étages  y compris sans  aucun doute.

Quel dommage ! Comment à t’on pu laisser faire cela… Ne pouvant pénétrer, je rebrousse chemin en prenant quelques cliches souvenirs…. Sait-on jamais, qu’ils finissent par le détruire.

                 DIAPORAMA DU CHATEAU